En juillet, ce sont vingt projets qui ont été sélectionnés pour autant de sites, treize à Paris, deux à Rouen et cinq au Havre. Aux architectes et aux investisseurs (le règlement exige que les équipes soient d'emblée constituées de concepteurs et de financeurs) d'imaginer les programmes dans les lieux proposés par les collectivités : plans d'eau, rivages, bâtiments ou places désaffectés. Une opération complexe tant les intérêts des uns et des autres sont nombreux : valorisation du territoire, qualité architecturale, excellence environnementale, dimension culturelle, innovation, rentabilité économique… Mais le jeu en valait la chandelle !
Parmi les propositions gagnantes, on trouve la structuration d'une filière de construction en terre crue issue des déblais du Grand Paris (Amateur architecture studio, Joly & Loiret, Lipsky+Rollet, Topager), une brasserie artisanale distribuant ses produits par voie fluviale (Lemérou architecture), une station-service multiénergies propres (Philippe Roux architecte, Syvil, Hardel-Le Bihan architectes), une boulangerie flottante se signalant par la grande roue de son moulin à farine (Seine Design, Zoom architecture), un chai à vin (Christophe Bidaud & associés, Espace libre), une station touristique associant hôtel et port de plaisance dans un parc naturel (Atelier Zou, Mayot & Toussaint, groupement Oppidumsis), ainsi que plusieurs programmes mixtes mêlant logements, coworking, restauration, agriculture urbaine, centre culturel ou piscine.
Aussi enthousiasmante cette profusion d'idées soit-elle, certains pointent du doigt quelques défaillances. « Paris n'a pas eu de mal à attirer les capitaux, ce sont d'ailleurs souvent les investisseurs qui y ont recruté leurs architectes, mais qu'en est-il pour des zones moins renommées qui ont davantage besoin d'investissements ? Ce type de procédure tend à amplifier les déséquilibres territoriaux », dénonce un urbaniste lauréat.
Article paru dans Ecologik 56 : Villes intelligentes...et durables ? (déc-janv-fév 2017-2018)