Les anciens faubourgs sont à la mode. Population, boutiques, prix des logements, réputation : tout change dans ces quartiers autrefois ouvriers.
Ce livre, consacré à leurs nouveaux habitants, entend montrer les ressorts sociaux qui se cachent derrière les mutations urbaines. Disputer des usines désaffectées à des marchands de biens ou des entrepreneurs chinois, se constituer un groupe d’amis-voisins ou travailler à rendre les écoles fréquentables implique un fort investissement humain et financier, mais cela procure aussi des bénéfices symboliques et économiques appréciables lorsque le statut social n’est plus garanti. En transformant d’anciens espaces ouvriers à l’image dévalorisée en lieux désirables, les « gentrifieurs » – ceux que la presse nomme les bobos – travaillent à reclasser ces lieux mais aussi à consolider leur propre trajectoire sociale, bref, à « rester bourgeois ».