Ils étaient 377 en 2012, 711 en 2013, 685 en 2014 et en 2015… 824 ! En tout, 2 500 édifices font aujourd’hui partie de la base de données du Prix national de la construction bois. D’année en année, le nombre toujours plus important de bâtiments présentés à ce concours semble prouver que l’utilisation de feuillus et résineux s’est bel et bien enracinée dans la tête des maîtres d’ouvrages et concepteurs français. En 2015, les projets récompensés convainquent non seulement par la qualité de leur mise en œuvre, mais aussi par l’esthétique de leur architecture. Dans la catégorie bâtiment public, le groupe scolaire de Hadol, en Lorraine, remporte ainsi le premier prix ex aequo pour sa volumétrie à l’écoute du paysage, épure du relief montagneux des Vosges. Conçu par Nathalie Larché et Nicolas Metzger, il mêle plusieurs essences régionales : du sapin au hêtre, avec une toiture en débord et un bardage chaleureux en douglas. L’autre lauréat, le lycée Nelson Mandela à Nantes, s’impose quant à lui par son généreux atrium et son aérienne charpente, imaginée par l’agence François Leclercq. Penser au plus près, pour le meilleur. « Le concepteur, déclare l’architecte Véronique Klimine, présidente du jury en 2015, a le choix de puiser dans des forêts proches ou de se servir dans un catalogue de produits manufacturés. Créons des mariages entre ressources du cru et dérivés industriels pour rester cohérents avec l’essentiel : sobriété des matériaux et générosité des espaces. »
Stade ou pont-passerelle
Les vingt trophées décernés sont répartis en huit catégories, des logements individuels aux bâtiments tertiaires. « Devant l’afflux de candidats, la structure a évolué, explique Dominique Gauzin-Müller, marraine du palmarès. Cette année, une première sélection, préparée par les organisations interprofessionnelles régionales, a été suivie par un jury national, qui a tranché parmi la centaine de projets retenus. Le choix est ardu ! Mais ce processus décentralisé apporte une visibilité à la construction bois dans des zones où elle est encore peu représentée, motivant ainsi les acteurs locaux… et préparant le terrain pour les prochaines éditions. » Dans l’immense catalogue des réalisations hexagonales, du stade de Nice avec une résille d’épicéa tressée de l’agence Wilmotte & associés au pont-passerelle menant au Mont-Saint-Michel conçu par Dietmar Feichtinger, les architectures se suivent et ne se ressemblent pas. Quant à la catégorie aménagements intérieurs, elle prend de l’ampleur avec plusieurs exemples de restructuration de logements ou de bureaux et des scénographies d’espaces d’exposition. De quoi faire germer dans les esprits de nouvelles idées en chêne, hêtre ou épicéa.