En 2011, Copenhague a engagé son Plan climat 2025 pour une ville verte, intelligente et neutre en carbone. En effet, la ville compte 602 000 habitants en 2017, en hausse constante avec10 000 résidents de pluschaque année. Lamobilité est l’une des ambitions, avec la consommation et la production d’énergie, de l’administration communale. À travers les crises énergétiques des années 70, la population et les pouvoirs publics ont pris conscience de la nécessité de favoriser les déplacements cyclistes. Ainsi, étendre et promouvoir l’usage du vélo est devenu un choix évident, qu’il s’agisse d’améliorer la santé des citoyens, de résorber les embouteillages, la pollution de l’air et les émissions de CO2. Mais«la congestion sur les pistescyclables augmente proportionnellement au nombre d’habitants»(PlanClimat, 2015). Selon les statistiques, 675 000 vélossont en circulation en 2016, soit plus que d’habitants, et, surtout, 5,6 fois plus que le nombre de voitures. Pour queCopenhague reste une «ville de cyclistes», plusieurs actions ont donc été lancées. Avec succès puisque qu’elle est à la première place du classement 2019 des villes « amies des cyclistes», établi tous les deux ans par l’agence de design urbain cyclable Copenhagenize, qui accompagne Strasbourg (cinquième), Bordeaux (sixième) et Paris (huitième) dans leurs stratégies«vélo ». Les résultats font état de 62% de trajets à vélo pour se rendre au travail ou à l’école.
Repenser les infrastructures existantes
Deux plans stratégiques illustrent cette volonté de valoriser les cycles: celui des «super-véloroutes», déployé à l’échelle du Grand Copenhague – où vit un tiers de la population du Danemark –, et celui des «véloroutes vertes», qui serpentent au sein des espaces verts de la capitale. Ces réseauxs’inscrivent généralement dans des schémas urbains plus larges, comme à Nørrebro, quartier où la reconquête urbaine s’est opérée à partir des emprises foncières d’une voie ferrée désaffectée.Développer le vélo n’appelle pas forcément de nouvelles infrastructures, mais, par contre, implique de bien repensercelles existantes afin de lui faire la place qu’il mérite. En 2016, pour l’exposition Our Urban Living Room, Learning from Copenhagen, les architectes COBE présentent l’évolution des usages sur le pont de pierre de la Reine Louise.Alors que, dansles années 80, ses 25mètres de large étaient dédiésmajoritairement aux véhicules avec seulement deuxtrottoirs piétonslatéraux de 3mètres, ces derniers offrent aujourd’hui 5mètres de passage et deux pistescyclables de4mètres chacune,celles-ci ayant été gagnées sur les voies automobiles,réduites de 19 à 7mètres. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres réalisésces dernières années.
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