C’est à Zurich, en 1993, qu’un philosophe, un artiste et un architecte élaborent un projet coopératif non seulement pour construire des logements dans un quartier déserté par ses usines, mais aussi afin d’y créer de nouveaux types d’activités solidaires et d’associer des fermes pas trop éloignées.
« Si gagner sa vie, observent-ils, n’est plus possible, il faut faire en sorte que construire sa vie le devienne. » Consommer moins mais mieux, travailler en minimisant les contraintes, vivre avec d’autres sans les gêner et réciproquement. Pour cela, il faut diversifier les logements (d’autant qu’il s’agit de recycler des entrepôts, usines, ateliers, etc.), car les 700 personnes concernées sont toutes différentes, veiller à satisfaire les attentes de chacun, offrir des services : laverie, crèche, épicerie, etc. Le chantier démarre en 1999, les premiers habitants s’installent en 2001. Aujourd’hui, d’autres immeubles en autopromotion existent à Zurich, où un quart du parc de logement est aux mains de coopératives. Ce n’est ni la réalisation du rêve fouriériste ni une mise en commun de tout, simplement une autre manière de vivre dignement, dans le respect de l’être humain. L’ouvrage décrit, chiffre et expose, afin de répondre à la question clé : « Comment faire ? »