Quelle est la signification pour l’architecte de la révolution numérique ?
Avec le numérique, on passe d’un espace simple à des espaces pluriels. L’architecte devient un concepteur d’espaces et de leur connexion tant physique que numérique. Tout espace doit être conçu en relation avec les liens et effets produits par le numérique. Jusqu’ici l’espace était figé, statique, passif. Le numérique bouleverse la donne car il autorise une multiplication des usages dans le temps. Les espaces deviennent plus flexibles. On va donc pouvoir construire des environnements plus diversifiés: luminosité, température, etc. On va concevoir ou rendre possible l’accès à de nouveaux services qui vont améliorer la vie des familles. Le numérique va aussi permettre de produire des bâtiments durables, en apportant, par exemple, une régulation précise de la consommation d’énergie en fonction du type d’espace et des besoins des utilisateurs. En introduisant le vivant dans la ville (faune, flore et activités végétales), y compris sous la forme de « gestes forts » (avenues végétales exclusivement plantées d’arbres, forêt dans la ville, etc.), on peut imaginer une ville à la fois intelligente et durable, adaptée aux besoins des habitants du 21e siècle. Nous sommes à l’aube de transformations profondes qui constituent autant de défis passionnants pour les architectes et les urbanistes.
♦ Lire l'interview de Célia Blauel, adjointe à l'environnement et au développement durable de la Ville de Paris, parue dans EcologiK 56 : Villes intelligentes...et durables ?
♦ Lire l'interview de Philippe Sajhau, vice président d'IBM France, sur la valorisation des données dans la ville intelligente.