Un peu partout en Europe, les projets s’enorgueillissent et se technicisent. Comme à Paris, où le quartier en construction de La Chapelle Internationale va dédier 7 000 m2 à l’agriculture urbaine, et où la start up Agricool cultive des fraises dans d'anciens conteneurs maritimes, en plein parc de Bercy. Après s'être emparés de toits, de murs et d'autres friches urbaines disponibles, certains s'attaquent aux parkings, tunnels et bunkers délaissés pour y cultiver de bons légumes bio. Les avantages ? Des températures constantes et un taux d'humidité optimale, pas d'insectes et par conséquent pas d'intrants (ni engrais ni pesticides).
À Londres, dans un ancien abri anti-aérien de 10 000 m2, la ferme urbaine Growing Underground peut produire jusqu’à 60 kilos de légumes frais par jour, à 33 mètres de profondeur. En France, la start up Cycloponics a fait, elle aussi, le pari de l’agriculture en sous-sol : après une première expérience réussie à Strasbourg, où un bunker situé sous les remparts de la ville a été réaménagé en ferme urbaine, le projet de La Caverne a vu le jour à Paris, dans le parking souterrain désaffecté de la résidence sociale Raymond Queneau (18e arrondissement). Cet espace de 3 500 m², mis a disposition par le bailleur social ICF Habitat dans le cadre de l'appel à projets Parisculteurs lancé par la Ville, abrite la micro-ferme où sont cultivés chaque semaine une tonne d'endives, 500 kilos de champignons et 200 barquettes de micro-pousses. Local et solidaire sont les mots d'ordre de l'initiative : 15 salariés embauchés dans le quartier, des légumes à très faible impact carbone cultivé hors-sol en hydroponie, et 90 % de la récolte vendue et consommée à Paris. L'agriculture souterraine a de beaux jours devant elle.
VIDÉO : La Caverne : une ferme dans les sous-sols parisiens (source : Brut )
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