Quel est le degré d’avancement des acteurs français pour le bâtiment intelligent et la ville durable ?
Emmanuel François : Dans le bâtiment intelligent, il y a des initiatives louables parmi les start-up et les acteurs traditionnels. Cependant on reste dans une approche cloisonnée répondant à d'anciens modèles qui freinent l'innovation. On retrouve la même problématique du côté des villes qui malgré des démonstrateurs, lancent encore à ce jour des appels d'offre qui ne répondent pas à une approche globale. Ce qui, au final, peut être préjudiciable pour l’ensemble de la filière, la collectivité et le citoyen.
Vous réunissez les principaux opérateurs du Smart Building for Smart Cities à l’occasion de vos universités d’été, quels en sont les enjeux et temps forts ?
Emmanuel François : La révolution numérique s'accélère, le marché est résolument là et demandeur, l'enjeu est de s'y adapter rapidement. L'autre enjeu important c'est la gouvernance de la data. Côté temps forts, on peut citer les séances de pitchs marathon, le grand débat pour aborder en profondeur le sujet du Smart Building au cœur de la Smart City, la table ronde sur la thématique de la Blockchain, facilitatrice de nouveaux modèles économiques, ou encore celle sur l’évolution des usages vers une nouvelle économie du partage…
Quels sont les exemples en France de bâtiments intelligents, de quartiers intelligents ?
Emmanuel François : Le bâtiment intelligent est un bâtiment communicant qui permet l'accès aux données générées par le bâtiment et ses occupants pour proposer des services multiples. Pour y parvenir, la SBA a créé un référentiel Ready2Services, qui deviendra un label d'ici la fin de l'année 2017. Certains acteurs ont d'ores et déjà intégré ce référentiel notamment Bouygues Immobilier avec Flexom, Bouygues Construction pour des logements sociaux et Icade dans le cadre de son projet PB5. Il est encore prématuré de parler de quartiers intelligents sous cette définition Ready2Services, mais à ce jour, il existe quelques exemples intéressants comme Smartseille, IssyGrid ou Lyon Confluences. Et à l’occasion des Universités d'Eté, Christian Colinet, directeur de l'aménagement numérique de Bordeaux Métropole présentera son concept de quartier intelligent.
Comment, selon-vous, la transition numérique permet-elle d’accélérer la transition écologique ?
Emmanuel François : Le numérique est un outil et un levier, mais ce qui va réellement accélérer la transition écologique, c’est la santé. Bruit, stress, pollution, ondes : via les capteurs, la donnée et les services et applications de la e-santé, la prise de conscience du citoyen le rendra responsable et potentiellement acteur de la transition écologique. L’action individuelle et collective, rendues possibles par la transition numérique, seront déterminantes pour la transition écologique.