L’endroit est en effet rêvé pour se mettre en quête d’une nouvelle variété de rosier ou tout simplement d’une bonne idée pour son balcon. Sur le modèle de l’illustre Chelsea Flower Show – véritable showroom jardinier visité, outre-Manche, par la Reine et les Beckham – trente «grands jardins» plantés tout spécialement pour l’événement ont permis à des paysagistes confirmés ou à de jeunes pousses prometteuses de déployer leurs dernières trouvailles en matière d’aménagement.
Rêver, oui, mais surtout expérimenter : pour sa 15e édition, le rendez-vous des mains vertes parisiennes lançait le Bosquet des innovations, grand espace d’exposition qui, sur plus de 700 mètres carrés, dévoilait ses bonnes idées sur l’une des terrasses des Tuileries. Les designers participants concouraient pour deux récompenses, le prix Cité Verte et le prix Innovation Objet, soutenu par le magazine Architectures à vivre et l’entreprise Leroy Merlin.
Parmi le florilège d’idées retenues, c’est Eco Pebble, petit composteur urbain et malin imaginé par la designer évY Dutheil, d’évY Design, qui a convaincu le jury à l’unanimité : Eco Pebble répond en effet à un manque, le recyclage des déchets organiques que les citadins sont très rares à composter. La créatrice a donc essayé d’éliminer les nombreux freins qui, en ville, empêchent cette pratique, en créant un objet esthétique et ludique:
« Il fallait que le composteur soit beau pour que l’utilisateur ne soit pas tenté de le déplacer hors du champ de vision, et donc de l’oublier dans un coin, un peu comme une poubelle», explique la conceptrice.
« Le défi était de l’adapter à une cuisine, et de le rendre le plus simple possible de façon à ce qu’on puisse l’intégrer facilement à la vie quotidienne », poursuit-elle. Au sommet du composteur, un vase permet d’accueillir des boutures qui pourront être plantées une fois les déchets transformés en terreau. Sous le couvercle en biomatériaux, le bol blanc et minimaliste n’attend donc plus que de faire partie de notre routine de tous les jours. évY Dutheil, qui a sollicité l’appui de l’Institut national de recherche agronomique pour valider ses recherches, espère maintenant le produire en petite série. Avec une démarche low tech, évidemment: «L’idée, ce serait de le produire localement, avec des matériaux tels que la céramique, le liège ou le plastique recyclé. »
Concocter soi-même son « cocktail fertilisant » maison, c’est peut-être pour bientôt…