En mai dernier, elle inaugurait son troisième projet : 67 logements dans l'écoquartier Les Vergers à Meyrin, qui prévoit à terme la réalisation de 1 350 appartements, en capacité d'accueillir environ 3 000 résidents. Les futurs habitants se sont réunis pendant six mois pour en élaborer le cahier des charges : architecture biosourcée, low-tech, à faible énergie grise et créatrice de lien social. Tout ceci à moindre coût pour que les loyers restent accessibles aux ménages modestes.
Les agences BLSA et Liengme Mechkat architectes, en charge du projet, ont trouvé la clé de cet équilibre complexe : trois bâtiments alliant bois et béton, aux espaces largement ouverts.
Les rez-de-chaussée regroupent les locaux commerciaux et quelques espaces communs (salle, atelier de bricolage, bar, salles de musique), tandis que les étages accueillent les habitations, chambres d'amis, bureaux partagés, buanderies et salles de jeux.
Derrière ces façades isolées en ouate de cellulose et fibres de bois se cache une structure en lamellé-collé d'épicéa, provenant de forêts de la région. Le « béton roi » fait également quelques apparitions, lorsque les alternatives abordables ne peuvent égaler ses qualités techniques.
Côté énergie, les trois bâtiments sont labellisés Minergie-A, garantissant un bilan positif. Ainsi, les panneaux solaires qui recouvrent les toitures fournissent toute l'électricité dont les logements ont besoin. Le chauffage et la production d'eau chaude sanitaire sont assurés par le réseau de chaleur urbain du quartier, en complément de pompes à chaleur qui valorisent l'air chaud extrait des appartements par la ventilation simple flux. Des choix relativement technicistes, qui ont été, en partie, imposés par l'écoquartier au nom de la performance énergétique... Alors, c'est aux toilettes que la coopérative réserve ses principes low-tech ! Elle expérimente, dans une quinzaine de logements, des WC permettant des économies d'eau et la valorisation agricole des déjections. Des cuvettes à séparation isolent les urines et les nitrifient par des filtres organiques afin qu'elles soient directement utilisées comme engrais. La coopérative teste également des toilettes à lombricompostage, dans lesquelles les excréments sont digérés par des vers de terre placés dans des bacs, sous la cuvette. Une fois décomposés, inodores, les déchets sont collectés et le compost utilisé dans les jardins de l'écoquartier.
Un beau retour à la terre...