Le Pavillon de l’Arsenal et l’agence d’architecture SOA, avec à sa tête Augustin Rosenstiehl, organisent cette exposition dans le but d’informer, d’enseigner, d’éduquer et pourquoi pas de raisonner les visiteurs. Organisé en plusieurs chapitres chronologiques et thématiques, cet exposé très richement documenté commence autour des années 1870, à l’apogée du monde rural. À cette époque, Paris était une ville très consommatrice et il fallait toujours plus de vivres pour subvenir aux besoins de ses habitants. La moindre parcelle non bâtie était alors investie par l’agriculture, avec plusieurs fermes et usines de transformation tout autour de la ville. Mais les espaces dits « de nature », comme les parcs, bosquets, forêts et autres étendues d’eau – la plupart publics, n’étaient pas en reste. La chasse, la pêche, la cueillette y étaient pratiquées au quotidien, contribuant clairement à l’équilibre de l’écosystème et au développement naturel de la faune et de la flore.
Une soixantaine d’années plus tard, après le bouleversement de la guerre, un idéal urbain commence à se développer dans l’inconscient collectif : des villes plus rapides, plus pratiques, où l’agriculture devient presque une pratique archaïque. Au même moment, certains architectes comprennent que les choses n’évoluent peut-être pas dans la bonne direction et réfléchissent à des solutions parallèles. Des utopies parfois très poussées qui replacent la culture et la nature au cœur de la ville. Aujourd’hui, la nature est en crise. Si beaucoup d’actions collectives peinent à se faire entendre, d’autres – plus modestes – avancent discrètement : fermes péri-urbaines, culture de champignons dans un parking, introduction de ruches en ville…
« Il nous faut décloisonner les espaces, rendre les frontières plus poreuses, accroître les échanges entre urbains et ruraux. » - Anne Hidalgo, Maire de Paris
« Capital agricole, chantiers pour une ville cultivée » retrace ce parcours en prenant l’exemple concret de l’Île de France, au moyen de photographies d’époques, de vidéos d’archives, d’une cartographie inédite de la métropole, de dessins, portraits… L’objectif ? Réhabiliter l’agriculture urbaine oubliée qui était pratiquée au XIXème siècle et révéler les clés d’un nouvel urbanisme agricole.
« Contribuer à réenraciner les innombrables lieux diffus de l’agglomération parisienne, redonner de la force aux sols d’Île-de-France, renforcer l’attractivité de ses paysages, c’est l’ambition de Capital Agricole. » - Augustin Rosenstiehl, Agence SOA
► VIDÉO DE LA CONFÉRENCE DU 13 NOVEMBRE 2018 (source : Pavillon de l'Arsenal)
DÉBAT « LE NOUVEL URBANISME SERA AGRICOLE OU NE SERA PAS ! » Avec Catherine Maumi, Professeur HDR en Histoire et Cultures architecturales, Ensa Grenoble, Pierre Janin, Architecte - Fabriques Architectures Paysages, architecte conseil de l'Etat , Sébastien Marot, Philosophe. Débat animé par Augustin Rosenstiehl, architecte et commissaire scientifique de l'exposition "Capital Agricole"