Partout dans le monde, la population vit plus longtemps. Cette année, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la plupart des gens ont une espérance de vie supérieure à 60 ans. D'après l'Insee (2017), elle est en France (à la naissance), de 79,5 ans pour les hommes et de 85,3 ans pour les femmes. Quand en 1901 les plus de 60 ans représentaient 12,7 % de la population totale, ils étaient environ 25 % en 2016 et seraient 32 % en 2060, soit près d'une personne sur trois. Avec une population toujours plus urbaine, en complément des actions sociales et des aides financières à l'attention des personnes âgées, les villes doivent répondre aux enjeux spécifiques du vieillissement de leurs habitants.
Un partage mondial des expériences
L'OMS a conçu en 2005 le réseau des Villes amies des aînés pour inciter à repenser les environnements afin qu'ils soient accueillants pour les personnes âgées. Au-delà de l'enjeu de les maintenir en bonne santé le plus longtemps possible, le réseau fait ressortir l'utilité d'une gouvernance des acteurs structurée dans une approche globale pour répondre aux différents besoins. Ainsi, des aménagements adaptés de la voirie visent à sécuriser trottoirs, passages piétons et mobilier urbain pour favoriser les déplacements de proximité vers les commerces, services et transports. Certains territoires vont même jusqu'à identifier des « secteurs favorables à l'accueil de populations âgées ».
Par ailleurs, selon l'Institut national de veille sanitaire (INVS), il faut encourager l'atténuation des îlots de chaleur afin de réduire le risque de surmortalité en période caniculaire. Les politiques nationales donnent la priorité au logement en favorisant l'adaptation des domiciles pour que les personnes âgées puissent vieillir chez elle. Avant d'aller dans un Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), les offres résidentielles se multiplient, comme les résidences-autonomie et les résidences services seniors. Ces dernières années, les résidences intergénérationnelles se sont développées, portées par un désir d'échanges entre génération et l'envie de mutualiser certains espaces et usages. Signe d'un besoin manifeste, l'ensemble des activités économiques liées aux personnes âgées s'est structuré en 2014 en une filière nommée : la « silver économie ». Espérons que l'évidence de ces adaptations conduira à une prise en compte naturelle du vieillissement dans les villes.
⇒ Lire l'article « Perception et attentes des seniors »
⇒ Lire l'article « Une France vieillissante »
⇒ Article paru dans le dossier Villes et seniors d'Ecologik 59