D'un coût global de 37,64 millions d'euros, les 11 000 places en caveau seront progressivement créées d'ici à 2032. En effet, comme l'explique Olga Krompaszky, directrice des Relations aux publics à la Ville de Montpellier, en expertise technique pour le projet « il est devenu nécessaire de mieux gérer les cimetières pour offrir une palette de services qui n'existent pas forcément sur toutes les communes et qui sont aujourd'hui demandées : dispersion des cendres dans un jardin du souvenir, 500 places en colombariums, 300 à 1 000 en cavurnes et une diversité de sépultures confessionnelles. Pouvoir offrir à chacun un lieu d'inhumation en cohérence avec sa philosophie et sa religion, tout en respectant le principe de laïcité, était un élément fort du projet ». Le site retenu est un amphithéâtre naturel de 15 hectares jouxtant le cimetière Saint-Étienne, créé en 1977 dans le domaine de Grammont acheté par la collectivité. Le nouveau cimetière prendra la place de l'Espace Rock, une scène créée en 1990 pour accueillir notamment les concerts des Rolling Stones, des Pink Floyd ou encore de U2 devant 40 000 à 100 000 personnes. Le processus de conception a conduit les élus à visiter des cimetières à Aix-en-Provence, Avignon et Marseille pour valider les principes du cimetière paysager. Lorraine Acquier, adjointe au maire de Montpellier et déléguée à la Sécurité, aux Relations aux publics et aux Affaires militaires, précise qu'il s'agit « d'offrir à nos concitoyens un cimetière où les défunts sont au milieu d'un espace naturel, une manière aussi d'apaiser les relations entre les vivants ».
UN CIMETIÈRE PENSÉ COMME UN PAYSAGE MÉDITERRANÉEN
La conception repose sur deux approches complémentaires du strict programme fonctionnel, comme le détaille Laurent Combes, directeur opérationnel Métropole & Développement à la SA3M, aménageur du projet.
« Il convient d'articuler les échelles spatiales avec une insertion dans le grand territoire et une gestion des espaces de quelques centimètres entre les tombes. Il s'agissait également de penser sous le sol, sur le sol et dans le ciel. »
Ces problématiques sont étudiées par une équipe pluridisciplinaire. Jean Planès, architecte associé de l'agence Traverses en charge du masterplan, explique avoir « accordé beaucoup d'importance aux usages en proposant une diversité de lieux pour se recueillir, être au calme et dans le silence, ou se promener ». Pensés comme des lieux publics, les îlots paysagers, le belvédère, l'amphithéâtre et la terrasse panoramique ouverte sur le paysage des vignobles et le pic Saint-Loup sont autant d'espaces dont la faisabilité a été validée par l'expertise des hydrauliciens (Cereg), hydrogéologues (Antea) et géomètres (Siragusa). Cette ingénierie et la mobilisation des acteurs témoignent de la technicité du cimetière, à l'image de celle d'une opération d'aménagement urbain.
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